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Etude : Impact du microbiote intestinal dans la SEP

L'étiologie de la sclérose en plaques (SEP) est complexe et résulte de l'interaction de multiples facteurs environnementaux et génétiques. Bien que les allèles HLA-DR2 et -DR3 soient considérés comme les facteurs génétiques les plus puissants, les facteurs environnementaux responsables de la prédisposition à la maladie ne sont pas bien compris.
Récemment, l'alimentation et le microbiote intestinal sont apparus comme des facteurs environnementaux importants liés à l'incidence accrue de la SEP. En particulier, les régimes alimentaires occidentaux riches en protéines et en matières grasses ont été liés à l'incidence accrue de l'obésité.
De nombreuses données cliniques indiquent un rôle de l'obésité et du microbiote intestinal dans la SEP, cependant, le rôle du microbiote intestinal et de l'obésité dans la pathogénicité de la SEP reste incertain.

Dans cette étude internationale sur le microbiome de la sclérose en plaques (iMSMS), les auteurs ont étudié le microbiome intestinal de 576 patients atteints de sclérose en plaques (36 % non traités) et de témoins familiaux non malades et génétiquement non apparentés (1 152 sujets au total). Ainsi, ils ont observé l’augmentation de certaines bactéries et la diminution d’autres chez les personnes atteintes de SEP, entrainant la modification de certaines voies métaboliques. La composition, la fonction et les métabolites dérivés du microbiome différaient également selon les traitements de fond de la maladie. Cette étude a clairement identifié des réseaux microbiens distincts entre la SEP non traitée et les témoins sains.

En conclusion, ces résultats confirment fortement les associations spécifiques du microbiome intestinal avec le risque, l'évolution et la progression de la SEP et les changements fonctionnels en réponse au traitement.

iMSMS Consortium (international). Cell, septembre 2022

Dernière mise à jour : 10/04/2024
Appelée SEP ou multiple sclerosis en anglais, la sclérose en plaques est une maladie neurologique qui détruit la gaine de myéline. Qu’elle soit de forme rémittente (à poussées) ou de forme progressive, il n’existe à ce jour aucun traitement curatif de cette affection. La Fondation ARSEP œuvre depuis 1969 avec ses bénévoles, aux côtés des facultés, de l’INSERM, du CNRS et de différents instituts de recherche médicale, dont l’ICM et Pasteur.