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Etude : manque de sommeil dans l'adolescence et SEP

Le manque de sommeil dans l’adolescence augmenterait le risque de SEP à l’âge adulte.

Le travail posté (travail en équipes successives alternantes ou travail en rotation), qui entraîne souvent une privation de sommeil et une désynchronisation circadienne, a été associé à un risque accru de sclérose en plaques (SEP). L’objectif de l’équipe suédoise était d'étudier l'impact de la durée du sommeil, les perturbations circadiennes et la qualité du sommeil chez les adolescents sur le risque de développer une SEP ultérieurement.

 

Pour cette étude publiée dans J Neurol Neurosurg Psychiatry de janvier 2023, les auteurs ont interrogé et analysé les habitudes et la qualité du sommeil de 2 075 personnes atteintes de SEP et de 3 164 témoins. L'âge moyen au début de la maladie parmi les personnes touchées était de 34,8 ans. Toutes les analyses ont été ajustées en fonction de l'âge, du sexe, du lieu de résidence, de l'ascendance, du tabagisme, des antécédents de mononucléose infectieuse et des habitudes d'exposition au soleil. Seul, l’indice de masse corporelle n’a pas été pris en compte car il est connu que le surpoids peut être une conséquence d’un mauvais sommeil.

Leurs résultats montrent que par rapport à un sommeil de 7 à 9 heures/nuit pendant l'adolescence, un sommeil court (<7 heures/nuit) était associé à un risque accru de développer une SEP. De même, une mauvaise qualité perçue du sommeil pendant l'adolescence augmentait le risque de développer ultérieurement la SEP, alors que le déphasage n'influençait pas significativement le risque.

Ainsi les auteurs concluent qu’un sommeil insuffisant et une mauvaise qualité du sommeil pendant l'adolescence semblent augmenter le risque de développer ultérieurement une SEP. Un sommeil réparateur suffisant à un jeune âge, nécessaire à un fonctionnement immunitaire adéquat, pourrait être un facteur préventif contre la SEP.

Åkerstedt T et collaborateurs, Suède. J Neurol Neurosurg Psychiatry. Janvier 2023

Dernière mise à jour : 29/03/2024
Appelée SEP ou multiple sclerosis en anglais, la sclérose en plaques est une maladie neurologique qui détruit la gaine de myéline. Qu’elle soit de forme rémittente (à poussées) ou de forme progressive, il n’existe à ce jour aucun traitement curatif de cette affection. La Fondation ARSEP œuvre depuis 1969 avec ses bénévoles, aux côtés des facultés, de l’INSERM, du CNRS et de différents instituts de recherche médicale, dont l’ICM et Pasteur.