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Etude : qualité du régime alimentaire et gravité de la SEP

La qualité du régime alimentaire est associée à la sévérité des symptômes de la SEP.

L’objectif de cette étude était d’évaluer l'association entre la qualité de l'alimentation et la gravité de la maladie chez les personnes atteintes de sclérose en plaques (SEP).

En 2015, les participants au Registre nord-américain de la recherche sur la SEP (NARCOMS) ont rempli un questionnaire sur leur alimentation afin d’estimer la consommation de fruits, de légumes et de légumineuses, de grains entiers, de sucres ajoutés (dans les desserts, les boissons ou sucreries) et de viandes rouges / transformées.

alimentationA chaque groupe d’aliment correspondait un « score ». Ainsi, la consommation de fruits, de légumes et de légumineuses et de grains entiers donnait des scores plus élevés que la consommation de sucres ajoutés et de viandes rouges / transformées. Ensuite, un score global de qualité de régime pour chaque individu basé sur ces groupes d'aliments a été calculé : plus les scores étaient élevés (maximum 20), plus l’alimentation était saine. Puis, les chercheurs ont étudié l'association entre la qualité de l'alimentation et la gravité des symptômes, en tenant compte de l'âge, du sexe, du revenu, de l'indice de masse corporelle, du tabagisme et de la durée de la maladie.

Sur les 11 100 participants actifs au registre, 7 639 (69%) personnes ont répondu. Parmi eux, 6 989 ont déclaré une SEP diagnostiquée par un médecin et ont donc été inclus dans l'analyse. Comparativement aux non-répondeurs, les répondeurs étaient plutôt de type caucasiens (92% vs 88%), mariés (41,9% vs 31,0%), plus âgés (moyenne 59,5 ans contre 56 ans) et avaient une durée plus longue de la maladie (19,7 vs 16,5 ans). Les répondeurs et les non-répondeurs avaient un handicap similaire. Les scores globaux de qualité de l'alimentation étaient en moyenne de 11,9, allant de 4 à 20. Les personnes ayant les scores les plus élevés (alimentation plus saine) étaient plus âgés, plutôt caucasiens, avec un niveau de vie plus élevé, moins susceptibles d'être des fumeurs, moins en surpoids et avaient une activité physique. Ces résultats étaient identiques quelque soit la forme de la maladie (rémittente-récurrente, primaire ou secondaire). Les régimes alimentaires globalement plus riches en fruits, légumes, légumineuses et grains entiers et plus pauvres en sucres ajoutés et viande rouge étaient associées à un niveau de handicap plus faible et à une dépression moins grave. De plus, une alimentation plus saine associée à un mode de vie sain (sans tabac et avec une activité physique) étaient associés à une dépression moins grave, à des douleurs plus faibles, une fatigue moins importante et des troubles cognitifs moins sévères.

En se basant sur les résultats obtenus, les chercheurs estiment que les régimes privilégiant l’apport de fruits, de légumes et de légumineuses, de grains entiers et limitant les sucres et les viandes rouges ou transformées sont associées à des niveaux de handicap plus faible chez les personnes atteintes de SEP. De plus, les personnes qui ont un mode de vie plus sain ont une prévalence plus faible de dépression sévère, de douleur, de fatigue et de problèmes cognitifs. Ils soulignent par ailleurs, que le régime alimentaire et les autres facteurs de style de vie étant modifiables, ils offrent une possibilité d'améliorer/limiter les symptômes de la sclérose en plaques.

Fitzgerald KC et collaborateurs, Etats-Unis - Neurology, Janvier 2018

Dernière mise à jour : 10/04/2024
Appelée SEP ou multiple sclerosis en anglais, la sclérose en plaques est une maladie neurologique qui détruit la gaine de myéline. Qu’elle soit de forme rémittente (à poussées) ou de forme progressive, il n’existe à ce jour aucun traitement curatif de cette affection. La Fondation ARSEP œuvre depuis 1969 avec ses bénévoles, aux côtés des facultés, de l’INSERM, du CNRS et de différents instituts de recherche médicale, dont l’ICM et Pasteur.