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Actrims Ectrims Virtuel 2020 - SEP, environnement et mode de vie

La réunion conjointe ECTRIMS-ACTRIMS est la plus grande conférence internationale au monde consacrée à la recherche fondamentale et clinique dans la sclérose en plaques. Cette réunion rassemble régulièrement jusqu’à 10 000 participants venus du monde entier. 

En raison de la pandémie actuelle de la Covid-19, la 8ème réunion conjointe ACTRIMS-ECTRIMS 2020 s'est déroulée, cette année, sous un format virtuel - MSVirtual2020.


SCLEROSE EN PLAQUES ET MALADIES APPARENTEES

Impact de l’environnement et du mode de vie sur le risque de SEP et son évolution :

La 1ère communication a été faite par le Pr Ruth Ann Marrie, de l’université de Manitoba, Winnipeg, Canada, sur l’impact de l’obésité et des syndromes métaboliques (cholestérol, diabète, hypertension). Elle a montré que l’obésité est associée à une augmentation du risque de développer une SEP particulièrement lorsque celle-ci existe chez l’enfant et l’adulte de moins de 20 ans. L’obésité et les syndromes métaboliques ont aussi un impact sur le handicap et sa progression ainsi que sur la fréquence des poussées, et à terme, la qualité et l’espérance de vie. Le Pr Marrie a également souligné que l’obésité a un effet délétère sur l’efficacité des traitements chez les enfants atteints de SEP.

La 2ème présentation était faite par le Dr Anna Hedstrom du Karolinska Institute, Stockholm, Suède, sur les facteurs de risque modifiables. Elle a présenté différentes études montrant que le tabagisme, même passif, entraîne une augmentation du risque de développer une SEP. Cet effet est en lien avec la quantité de cigarettes consommée (dose-dépendant) et il est plus marqué chez l’homme que chez la femme. De plus, continuer de fumer une fois la SEP déclarée a un effet négatif sur l’évolution de la maladie (progression du handicap). Le Dr Hedstrom a également souligné que l’exposition à des solvants organiques avait un effet délétère sur le risque de développer une SEP, tout comme le travail posté (travail comportant des périodes récurrentes au cours desquelles différents groupes de travailleurs effectuent le même travail en rotation). 

Le Dr Kassandra Munger, Harvard TH Chan School of Public Health, Boston, Etats-Unis a, quant à elle, présenté ses travaux sur les facteurs environnementaux et le risque de SEP et plus particulièrement sur le Epstein-Barr Virus (virus EBV). Ainsi, il semble qu’un contact avec l’EBV soit « obligatoire » pour développer une SEP. Cependant, il est à noter que plus de 90 % de la population générale est séropositive pour l’EBV. Par ailleurs, développer une mononucléose infectieuse, complication rare d’une infection à l’EBV, augmente le risque de développer une SEP. Un des moyens de prévention de la SEP serait donc de développer un vaccin contre l’EBV. Le Dr Munger a également présenté les résultats concernant la vitamine D, qui intervient aussi dans le risque de développer une SEP : avoir un taux bas augmente ce risque, y compris durant la période prénatale. L’exposition au soleil est un facteur important pour diminuer le risque de développer une SEP et particulièrement lorsque l’exposition a lieu chez l’enfant et l’adolescent. Enfin, consommer des aliments riches en vitamine D comme le poisson ou l’huile de foie de morue diminue le risque de développer une SEP.

La 4ème intervention, faite par le Dr Amin Ziaei, de l’University of California (UCSF), San Francisco, Etats-Unis, concernait l’impact de l’ozone sur le risque de développer une SEP dans l’enfance. Ses analyses suggèrent que l’interaction entre la quantité d’ozone présent dans l’air et l’allèle HLADRB1*15 intervient dans le risque de développer une SEP dans l’enfance, sans toutefois que cette interaction établisse une causalité. 

Enfin, le Dr Raffaello Bonacchi, du San Raffaele Institut, Milan, Italie a présenté ses travaux sur les facteurs de risque cardiovasculaires dans la SEP. Il a rappelé que la présence de facteurs de risque cardiovasculaires augmentait le risque de progression de la maladie. Dans son étude, il a démontré que ces facteurs de risque avaient un impact négatif sur l’atrophie cérébrale chez les personnes de moins de 50 ans.

 

Résumé de Emmanuelle Plassart-Schiess
Directrice scientifique - Fondation ARSEP

 

Dernière mise à jour : 10/05/2024
Appelée SEP ou multiple sclerosis en anglais, la sclérose en plaques est une maladie neurologique qui détruit la gaine de myéline. Qu’elle soit de forme rémittente (à poussées) ou de forme progressive, il n’existe à ce jour aucun traitement curatif de cette affection. La Fondation ARSEP œuvre depuis 1969 avec ses bénévoles, aux côtés des facultés, de l’INSERM, du CNRS et de différents instituts de recherche médicale, dont l’ICM et Pasteur.