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ETUDE sur le tolébrutinib

Essai clinique randomisé en double aveugle du tolébrutinib

Le tolébrutinib est une molécule orale qui pénètre dans le système nerveux central. Elle bloque de manière irréversible la tyrosine kinase de Bruton. Cette enzyme est exprimée dans les lymphocytes B et les cellules myéloïdes, y compris la microglie, qui sont les principaux responsables de l'inflammation dans la sclérose en plaques. L’objectif de l’étude était de déterminer la relation dose-réponse entre le tolébrutinib et l’apparition de nouvelles lésions cérébrales actives à l'IRM chez les personnes atteintes de SEP rémittente.

Cet essai de phase 2b, randomisé, en double aveugle, contrôlé par placebo, d'une durée de 16 semaines et réalisé dans 40 centres à travers 10 pays d'Europe et d'Amérique du Nord, devait tester différentes doses de tolébrutinib (5, 15, 30 et 60 mg, administré 1 fois par jour) afin d’identifier la dose active et les éventuels effets indésirables. Les patients éligibles devaient avoir entre 18 et 55 ans, un diagnostic de SEP rémittente et un ou plusieurs des critères suivants : une poussée au cours de l'année précédente, deux poussées au cours des 2 années précédentes, ou une lésion cérébrale active rehaussée au gadolinium dans les 6 mois précédant l’inclusion. Les critères d'exclusion comprenaient un diagnostic de SEP progressive primaire ou secondaire sans poussée. Des IRM ont été réalisées lors de l’inclusion puis toutes les 4 semaines pendant 16 semaines. Le critère principal d’évaluation était le nombre de nouvelles lésions rehaussées par le gadolinium après 12 semaines de traitement.

Au total, 126 patients ont été inclus dans l'analyse. Après 12 semaines de traitement, une réduction dose-dépendante du nombre de nouvelles lésions rehaussées par le gadolinium a été observée. Un événement indésirable grave a été rapporté (un patient du groupe 60 mg a été hospitalisé pour une poussée). L'événement indésirable non grave le plus fréquent au cours du traitement par tolébrutinib était la céphalée (chez un 3 % des patients dans le groupe 5 mg et 30 mg ; 9 % dans le groupe 15 mg et 13 %dans le groupe 60 mg).

En conclusion, le traitement par tolébrutinib durant 12 semaines a conduit à une baisse du nombre de nouvelles lésions rehaussées par le gadolinium, la dose de 60 mg étant la plus efficace. Le médicament semble bien toléré.

Cependant, il faut noter que dans cet essai, le nombre de patients est faible et la durée de traitement/suivi est courte. Il est donc nécessaire de poursuivre les essais cliniques de phase 3 du tolébrutinib chez les personnes atteintes de SEP rémittente.

Daniel S. Reich et collaborateurs, International. Lancet Neurology, Septembre 2021

 

 

Dernière mise à jour : 10/04/2024
Appelée SEP ou multiple sclerosis en anglais, la sclérose en plaques est une maladie neurologique qui détruit la gaine de myéline. Qu’elle soit de forme rémittente (à poussées) ou de forme progressive, il n’existe à ce jour aucun traitement curatif de cette affection. La Fondation ARSEP œuvre depuis 1969 avec ses bénévoles, aux côtés des facultés, de l’INSERM, du CNRS et de différents instituts de recherche médicale, dont l’ICM et Pasteur.