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FIV et poussée de SEP

Évaluation du risque de poussée nécessitant des corticostéroïdes après une fécondation in vitro chez les femmes atteintes de sclérose en plaques

 

Marie MAINGUY, prix scientifique ARSEP 2022La sclérose en plaques est une maladie du système nerveux central qui affecte notamment les femmes en âge de procréer. Plusieurs études ont montré une majoration du risque de poussée après une fécondation in vitro (FIV), en particulier lorsqu'un protocole de stimulation agoniste de la gonadotrophine (GnRH) était utilisé.

Notre objectif était d'étudier le risque de poussée après une FIV chez les femmes atteintes de sclérose en plaques, globalement et en fonction du protocole de stimulation (agonistes ou antagonistes de la GnRH), en utilisant les données de la base de données nationale de l'assurance maladie française.
Cette étude a inclus 225 femmes atteintes de SEP ayant bénéficié de 338 FIV entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2015, en France. Quatre résultats ont été pris en compte :
  - le taux annualisé de poussées (TAP),
  - la proportion de FIV avec poussées,
  - la différence du nombre de poussées "après-avant",
  - et le délai entre la FIV et la première poussée.

Des périodes exposées de trois mois après la FIV ont été comparées à des périodes non exposées avant la FIV. Des analyses de sous-groupes par protocole de stimulation et le résultat de la fécondation in vitro (grossesse ou échec) ont été réalisées.
Aucune augmentation du risque de poussées après une FIV n'a été constatée dans l'ensemble (avant vs après FIV : 0,20 vs 0,18 poussée par patiente-année ; 7,7% vs 7,1% des femmes ayant subi une FIV ont eu au moins une poussée) et dans les différents sous-groupes. Un TAP plus faible avant et après la FIV a été observée chez les femmes qui sont restées traitées jusqu'à la FIV.

Le maintien d’un traitement de fond jusqu'à la FIV semble être un facteur déterminant dans la réduction du risque de poussées. Les femmes atteintes de sclérose en plaques devraient être rassurées car nous n'avons pas montré d’augmentation du risque de poussées nécessitant l'utilisation d'une corticothérapie après la FIV, ni avec les agonistes de la GnRH, ni avec les antagonistes de la GnRH.

M. Mainguy et collaborateurs, France. Neurology, Octobre 2022

 

Dernière mise à jour : 10/04/2024
Appelée SEP ou multiple sclerosis en anglais, la sclérose en plaques est une maladie neurologique qui détruit la gaine de myéline. Qu’elle soit de forme rémittente (à poussées) ou de forme progressive, il n’existe à ce jour aucun traitement curatif de cette affection. La Fondation ARSEP œuvre depuis 1969 avec ses bénévoles, aux côtés des facultés, de l’INSERM, du CNRS et de différents instituts de recherche médicale, dont l’ICM et Pasteur.