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Lymphocytes T et barrière hémato-encéphalique : un mauvais mariage

Financé par la Fondation ARSEP :

Lymphocytes T et barrière hémato-encéphalique : un mauvais mariage.
La barrière hémato-encéphalique permet de maintenir l’intégrité du système nerveux central, en contrôlant le passage de molécules et de cellules du sang vers le cerveau. La rupture de cette barrière et l’infiltration de cellules immunitaires, comme les lymphocytes T cytotoxiques, dans le cerveau est une des caractéristiques de la sclérose en plaques. En effet, on retrouve un grand nombre de ces lymphocytes T cytotoxiques dans les lésions actives de personnes atteintes de sclérose en plaques.

L’entrée de ces lymphocytes T cytotoxiques pourrait être liée à la reconnaissance d’antigènes (des motifs moléculaires reconnus spécifiquement par les lymphocytes) exprimés au niveau de la barrière hémato-encéphalique. Les auteurs montrent dans cet article que les cellules endothéliales de la barrière hémato-encéphalique sont capables de présenter des antigènes provenant du cerveau aux lymphocytes T cytotoxiques dans des modèles murins. Cela permet aux cellules endothéliales de la barrière et aux lymphocytes T cytotoxiques d’interagir directement.

Dans l’étude, ces interactions mènent à un ralentissement des lymphocytes T cytotoxiques au niveau de la barrière hémato-encéphalique. Les lymphocytes T circulant plus lentement sont alors capables de tuer les cellules endothéliales, créant ainsi des failles dans la barrière hémato-encéphalique.
Ce mécanisme de reconnaissance des antigènes à la surface des cellules endothéliales par les lymphocytes T cytotoxiques, conduisant en condition inflammatoire à la destruction de la barrière hémato-encéphalique pourrait être un mécanisme lésionnel important dans plusieurs maladies neuro-inflammatoires comme la sclérose en plaques.

S. Aydin et collaborateurs, international. Nature Communications. Mai, 2023

Dernière mise à jour : 07/11/2024
Appelée SEP ou multiple sclerosis en anglais, la sclérose en plaques est une maladie neurologique qui détruit la gaine de myéline. Qu’elle soit de forme rémittente (à poussées) ou de forme progressive, il n’existe à ce jour aucun traitement curatif de cette affection. La Fondation œuvre depuis 1969 avec ses bénévoles, aux côtés des facultés, de l’INSERM, du CNRS et de différents instituts de recherche médicale, dont l’ICM et Pasteur.